26 Octobre 2015

Exomars 2018 devrait se poser sur Oxia Planum

Le 21 octobre 2015, Oxia Planum a été présélectionné comme site d’atterrissage principal pour la mission ExoMars 2018.

ExoMars 2018, qui comprend un rover et une plateforme de surface, est la seconde de deux missions qui composent le programme ExoMars, mené conjointement par l’ESA et l’Agence spatiale russe Roskosmos. Le lancement est prévu pour mai 2018, avec un atterrissage sur la planète rouge en janvier 2019.

D’ici là, la sonde Trace Gas Orbiter et le module de démonstration d’entrée, de descente et d’atterrissage Schiaparelli seront lancés en mars 2016, et arriveront à proximité de Mars environ en octobre 2016.

Schiaparelli se posera sur Meridiani Planum. L’orbiteur étudiera l’atmosphère et servira de relais pour la seconde mission.

La recherche d’un site d’atterrissage approprié pour la seconde mission a débuté en décembre 2013. Pendant les douze mois qui ont suivi, les sites ont été évalués en tenant compte des contraintes d’ingénierie liées à la descente et à l’atterrissage, et du potentiel retour scientifique pour la mission.

Le but premier du rover est la recherche de preuves d’une vie martienne, passée ou actuelle, dans une zone qui comprend de vieux rochers et où l’eau fut un jour présente en abondance. Les scientifiques pensent qu’une vie primitive aurait pu émerger sur Mars quand l’environnement de surface était plus humide, il y a plus de 3,6 milliards d’années. Les zones de dépôts sédimentaires stratifiés, enterrées ou récemment exhumées, offrent la meilleure fenêtre sur cette période importante de l'histoire de Mars.

Le rover est équipé d'une foreuse qui peut extraire des échantillons jusqu’à deux mètres sous la surface. C’est un point crucial puisque la surface de Mars aujourd’hui est un endroit hostile aux êtres vivants à cause des sévères radiations solaires et cosmiques qu’elle endure. En cherchant en sous-sol, le rover a plus de chances de trouver des preuves qui auraient été préservées.

 

Oxia Planum.
L'image combine des images HRSC de la sonde Mars Express de l'ESA avec des données topographiques MOLA de la sonde Mars Global Surveyor de la NASA. Les ellipses d'atterrissage étudiées pour la sélection du site sont indiquées et couvrent une surface de 104 x 19 km. L'orientation de l'ellipse d'atterrissage dépend de la date de lancement à l'intérieur de la fenêtre de lancement. Les sites doivent convenir pour les deux dates de lancement possibles en 2018 et 2020, comme indiqué.
Copyright ESA/DLR/FU Berlin & NASA MGS MOLA Science Team

En octobre 2014, le groupe de travail pour la sélection d’un site d’atterrissage a finalement retenu quatre sites. 

Les quatre sites à l’étude - Aram Dorsum, Hypanis Vallis, Mawrth Vallis et Oxia Planum – ont visiblement subi l’influence d’eau dans le passé, et sont probablement de bons représentants des processus mondiaux à l’œuvre au début de l’histoire de la planète rouge.

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Candidats au site d'atterrissage d'ExoMars 2018. Copie d'écran de l'outil de visualisation "Where On Mars?" montrant la localisation des 4 candidats au site d'atterrissage (points rouges) pour ExoMars 2018.
Copyright ESA/CartoDB

Tous ces lieux offrent la possibilité d’atterrir sur un site scientifiquement intéressant ou d’en trouver un à moins d’un kilomètre du point d’atterrissage. Les sites doivent également respecter les contraintes d’ingénierie permettant d’assurer une entrée, une descente et un atterrissage en toute sécurité. La vitesse des vents horizontaux et verticaux attendus pendant la descente doit également être prise en compte.  La connaissance des pentes du terrain à différentes échelles est également importante puisque l’atterrisseur utilise un radar pour surveiller sa vitesse et son altitude.

Une fois ces contraintes prises en compte et les possibilités scientifiques exposées pour chaque site, le groupe de travail pour la sélection d’un site d’atterrissage a recommandé qu’Oxia Planum soit l’objectif principal de l’évaluation détaillée à venir de la mission de 2018. Le second site reste encore à choisir entre Aram Dorsum et Mawrth Vallis. 

« Notre analyse préliminaire montre qu’Oxia Planum semble satisfaire nos strictes contraintes d’ingénierie tout en offrant de très intéressantes opportunités d’étudier in situ des endroits où des bio-signatures ont le plus de chance d’avoir été préservées, » explique Jorge Vago, responsable scientifique du projet à l’ESA. 

« Si on compare avec les sites d’atterrissage sélectionnés pour les missions précédentes, principalement sur la base de la morphologie des sites potentiels, nous sommes aujourd’hui dans une bien meilleure position pour comprendre la minéralogie des différents sites, » ajoute Jorge.  

« Cela nous met dans la meilleure position possible pour choisir des sites qui offrent un accès aux matériaux les plus anciens, les plus primitifs, ceux qui sont non seulement un témoignage des débuts de Mars, mais également globalement représentatifs des processus qui se sont déroulés à l’échelle de la planète. »

« La décision à prendre aujourd’hui était difficile au vu de la qualité des dossiers présentés pour tous les sites, mais nous sommes impatients de procéder à la prochaine phase d’analyse alors que se rapproche la date de lancement de cette excitante mission : pour la toute première fois, notre rover va rechercher des bio-signatures moléculaires dans le sous-sol. »   

La sélection finale du site d’atterrissage par l’ESA et Roskosmos est prévue six mois avant le lancement.

Lire la nouvelle sur le site de l'ESA http://www.esa.int/fre/ESA_in_your_country/France/Le_site_d_atterrissage...